Vous étiez à Lourdes début novembre pour l’assemblée plénière d’automne. Parmi les sujets abordés, les relations avec les Eglises africaines. Alors que la Savoie compte une vingtaine de prêtres Fidei Donum, dont plusieurs viennent du continent africain, quelles suggestions ont été faites pour une meilleure préparation de ces derniers et pour que leur soit réservé un meilleur accueil ?
Mgr Thibault Verny : C’est au retour du synode sur la synodalité qui se tenait à Rome pendant le mois d’octobre, que l’archevêque de Kinshasa et cardinal congolais, Mgr Fridolin Ambongo s’est arrêté à Lourdes afin de réfléchir avec nous pour rendre les expériences d’échanges, source de fécondité pour tous les acteurs, diocèses et prêtres.
Nous n’avons pas arrêté de solutions toutes faites mais relevé des points d’attention. Il nous faut prendre conscience du gap culturel qui existe, mais aussi préparer l’atterrissage d’un prêtre à son arrivée. Par exemple, imaginer un sas de préparation avant d’envoyer le prêtre en paroisse mais aussi, du côté des paroissiens, un travail sur la culture du prêtre qui vient rendre service.
C’est donc une véritable rencontre qu’il faut penser, pour mener de concert un projet pastoral.
« Tous nous sommes invités à prendre part à la mission. Pas forcément en faisant un énorme pas »
Vous avez présenté vos axes pastoraux aux prêtres il y a plusieurs semaines et vous les diffusez maintenant, via une méditation, à tous les savoyards. Quelle est cette pastorale que vous appelez « des petits pas » ?
Mgr Thibault Verny : Cette pastorale est portée par cette sagesse africaine « Si tu veux aller loin, marche avec les autres. Si tu veux aller vite, marche tout seul » et la méditation que je propose aux savoyards est extraite des Actes des Apôtres 8, 26-40.
Tous nous sommes invité à prendre part, avec ce que nous sommes, à la mission. Pas forcément en faisant un énorme pas mais en se demandant : « Quel pas je peux faire moi aujourd’hui ? ». Jeune, âgé, convaincu ou pas, dans mon couple, à l’école, dans mon milieu professionnel ou ecclésial.
Trop souvent, nous sommes encombrés pour avancer, on n’ose pas. Il s’agit de se dire : « Qu’est-ce qui m’empêche de faire ce pas ? »
« Cette réouverture de Notre Dame me touche à plus d’un titre de façon très profonde »
Enfin, le 7 décembre prochain, Notre Dame réouvrira ses portes. A quelques jours de cet évènement, quel est votre sentiment, vous qui avez vécu très longtemps dans la capitale ?
Mgr Thibault Verny : Je viens de Paris et cette réouverture me touche à plus d’un titre de façon très profonde. D’abord, j’y ai été ordonné prêtre et évêque. Et puis une cathédrale, c’est un peu la maison de famille de tous les baptisés. J’ai senti un véritable manque pour les parisiens de ne plus pouvoir rentrer dans cet édifice pendant plusieurs années.
Par ailleurs, j’ai vécu l’incendie de l’intérieur en quelque sorte, puisque mon bureau était juste à côté et que j’étais en cellule de crise durant toute la nuit de l’incendie. J’ai vu le moment où elle était perdue.
Enfin, je suis touché du rayonnement de la cathédrale qui appartient finalement à tous les citoyens français. Je me souviens de prière et de communion que nous y avons vécu au lendemain des attentats du Bataclan.